Cédric LENEUTRE
Artiste peintre plasticien et numérique
BIOGRAPHIE
Sa carrière artistique débutera en 1989 comme portraitiste funéraire, il peint les morts, leur redonne vie à travers la peinture. Après une brève période d’essai sur la peinture surréaliste (1991), il commence une carrière de peintre numérique dès 1993 ; la même année il crée son studio SCENARIO d’architecture et graphisme avec plus de dix sept salariés. C’est en 1998, après une formation en biologie moléculaire, qu’il explore les techniques du Bio-art et réalise une suite de sculptures monumentales illustrant les dérives probables que causeront un jour les recherches dans ce domaine.
Positionnement
C’est en partant de la volonté de revisiter et de renouveler une esthétique proche de l’art rupestre et pariétal (peindre sur les murs) depuis le paléolithique supérieur que la toute première étude de peinture créée par l’homme où la géométrie a trouvé naturellement un accord tangible entre la ressemblance et la signification a vu le jour.
Son objectif expérimental est d’actualiser son style comme une suite logique presque darwinienne de l’évolution transformée par hybridation depuis les origines de l’homme, en faisant l’impasse sur quarante mille ans d’évolution de l’art.
Comme les premières œuvres peintes par l’homme, il opte pour une technique très proche, relativement simple à exécuter et à interpréter ; chez lui aucun geste pictural irrationnel n’est difficile à reproduire. La structure des formes s’entremêle harmonieusement sous le contraste de couleurs vives accentuées de contours nets et tranchants. L’apparence glacée, comme une patine brillante, reflète l’écoulement du temps estampé sur des milliers d’années. L’altération et l’appauvrissement de la mémoire visuelle sont essentiels entre le temps d’observation et l’instant de reproduction pour laisser place à une sémantique nouvelle, ainsi, face au flux intense d’informations, notre cerveau détruit un volume important de détails subtiles pour n’en retenir que le fondamental, une sorte d’aperçu plus facile à codifier, qui aboutit sur une réelle « vérité du souvenir ». En partant de ce principe, son objectif se concentre sur la façon d’exprimer uniquement les points nécessaires à la compréhension du sujet.
Dans la grande majorité de ses compositions, les ombres franches sont substituées par une opposition de dégradés de couleurs, subtilement agencée entre la proportion des formes détaillées et une vision étendue de la projection. Chaque « espace-forme-surface » est rempli par un dégradé de couleurs, puis se combine avec un échelonnement de couleurs sur sa totalité, cette pratique conduit vers une simulation d’ombres optiques. L’ensemble se délimite par un contour souvent noir, évoquant nos espaces clôturés pour une liberté perdue.
Démarche
Tout comme l’art Pariétal né de l’observation de l’environnement et souvent riche en détails pertinents, Cédric LENEUTRE emprunte une démarche comparable dans la compréhension et la représentation de son époque : observer et faire évoluer des principes factuels vers un regard neuf. Il crée le lien entre le paléolithique supérieur et notre époque contemporaine pour permettre de reprendre l’histoire de la préhistoire là où elle s’est éteinte. On peut y voir le signe que l’homme a toujours été programmé pour la création.
Loin d’enrober le tout de qualificatifs et risquer d’être enfermé dans le domaine de l’illustration, ses représentations visuelles peuvent sortir de leur contexte narratif pour s’inscrire dans leur propre domaine conceptuel et fonctionner indépendamment.
Représenter des apparences sans leurs contextes puis juxtaposer les formes au-delà de leur caractère, jongler avec des contrastes improbables, étonner et séduire le spectateur, voilà le pari de Cédric LENEUTRE, une gageure peut-être, une nouveauté surement, une émotion métaphysique indiscutable : il suffit d’ouvrir les yeux.